Alors que le président Andry Rajoelina vante les mérites d'un remède à base de plantes médicinales locales contre le Covid-19. L'OMS pointe l'absence de preuves.
L'annonce des premiers cas d'infection a causé sur la Grande île un vif intérêt pour toute une série de plantes médicinales ou de produits tels que le gingembre et le citron censés guérir ou, à tout le moins, protéger du virus. Si elle a reconnu que certaines d'entre elles pouvaient "atténuer les symptômes" du coronavirus, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé qu'il n'existait pour l'heure "aucune preuve" qu'elles peuvent "prévenir ou guérir la maladie".
L'OMS n'a d'ailleurs pas assisté lundi dernier au lancement du "Covid-Organics". La communauté scientifique reste sceptique : "Il est impossible de monter en quinze jours ou un mois un essai clinique digne de ce nom sur les vertus de l'artemisia dans le champ du Covid-19, qui est aujourd'hui totalement inconnu. On n'a aucune preuve clinique. Il ne faut pas créer d'espoir, déclare ainsi dans Le Monde Pierre Lutgen, docteur en chimie au Luxembourg et chercheur depuis une quinzaine d'années sur les vertus thérapeutiques de l'artemisia. Je crains que cela ne décrédibilise les vertus de la plante sur les maladies tropicales, où par ailleurs elle a fait ses preuves."
Andry Rajoelina a balayé ces réserves en annonçant que sa potion serait offerte aux enfants des écoles et en rappelant que son devoir était de "protéger les Malgaches". Mercredi, il a indiqué sur son compte Twitter avoir reçu les félicitations de son homologue de la RDC Félix Tshisekedi "pour le remède traditionnel amélioré Covid-Organics".